100ème anniversaire de la célèbre course, Les 24 Heures du Mans, marqué par la victoire d'une Ferrari, grâce à un trio de pilotes dont Antonio Giovinazzi !
Dans une interview exclusive, le pilote italien revient sur ce moment mémorable et son parcours exceptionnel dans le monde de l'endurance.
Pour célébrer le centenaire des 24 Heures du Mans, Ferrari a réalisé un retour triomphal en remportant sa dixième victoire dans la légendaire course Les 24 Heures du Mans. Antonio Giovinazzi, accompagné de ses coéquipiers Alessandro Pier Guidi et James Calado, a mené la Ferrari 499P à la victoire, marquant ainsi le grand retour de la Scuderia dans la catégorie Hypercar après plusieurs décennies d'absence.
Dans une interview exclusive, Antonio Giovinazzi revient sur cette expérience unique. Depuis son enfance, où Le Mans représentait une course mythique, jusqu’à son premier engagement en 2018, l’Italien n’a jamais cessé de rêver de ce moment. En 2023, ce rêve est devenu réalité avec la victoire au classement général.
Exclusive Owners : Vous souvenez-vous de la première fois, tout enfant, où vous avez entendu parler des 24 Heures du Mans ? Et la première fois que vous y avez assisté ?
Antonio Giovinazzi : Pour un gamin qui commence à s’intéresser à la course, Le Mans, c’est comme Monza ou Monaco, un endroit dont on rêve. Les 24 Heures du Mans ont toujours été pour moi une course mythique et quand j’y ai participé pour la première fois en 2018, dans la catégorie LMGTE Pro avec la Ferrari 488 GTE, c’était comme réaliser un rêve, toucher à la légende. À cette époque, Ferrari ne courait pas pour le classement général FIA WEC, où nous sommes revenus cette année avec la 499P dans la classe Hypercar. Lorsque j’ai été choisi par notre responsable Antonello Coletta (Ferrari Global Head Endurance and Corse Clienti, Ndr) pour faire partie du groupe de pilotes officiels qui allait concourir avec la 499P, c’était une grande émotion et une vraie fierté.
EO : À certaines périodes, le pilotage en endurance différait énormément du pilotage en Formule 1. Est-ce toujours vrai aujourd’hui ?
AG : Je pense qu’il y a encore beaucoup de différences. L’endurance, comme son nom l’indique, est synonyme de courses longues, tandis que la monoplace incarne le concept de course sprint. Ce n’est pas seulement une différence en termes de longueur de course, mais aussi d’approche et de gestion de la course elle-même. Dans le FIA WEC, par exemple, les courses les plus courtes sont de six heures et à chaque relais, vous devez essayer de donner le maximum en termes de performance et de préservation de la voiture pour la confier à votre équipier dans la meilleure position et dans le meilleur état possible. Et puis, il y a une autre différence très importante : en endurance, quand vous subissez un problème, un incident, cela ne signifie pas que la course est perdue, que le résultat final est définitivement compromis. Lorsque vous avez derrière vous une équipe comme la nôtre, Ferrari AF-Corse, que vous êtes épaulé comme ça, vous pouvez souvent surmonter l’inconvénient et revenir en lice pour obtenir un excellent résultat.
EO : Parlons un peu de la voiture. Comment la situer : est-elle plus proche d’une monoplace ou d’une voiture de route ?
AG : Par la charge aérodynamique et l’importance de l’électronique, elle s’apparente tout à fait à une monoplace, c’est vraiment une voiture de course.
EO : Un pilote de monoplace travaille seul. Comment avez-vous collaboré avec Alessandro Pier Guidi et James Calado ?
AG : Oui, on dit même souvent qu’en Formule 1, le coéquipier est surtout le premier des adversaires. Travailler avec deux autres pilotes, c’est une expérience nouvelle pour moi mais ça me plait beaucoup. Dans une équipe comme la nôtre, la vitesse, l’expérience et les performances globales de vos coéquipiers peuvent autant que les vôtres faire la différence. Tout peut arriver à chaque instant, on peut tout perdre sur un dépassement, mais il faut penser à long terme, à la course dans son ensemble. Nous sommes trois à partager la 499P : pour moi, Alessandro et James sont deux fantastiques copains. Quand c’est moi qui pilote, j’ai l’impression qu’ils sont dans l’habitacle avec moi. Et l’inverse est vrai aussi. Un sentiment que j’ai particulièrement ressenti à certains moments de ce championnat : je pense, par exemple, aux 6 Heures de Spa-Francorchamps, quand James a raflé la troisième place dans le tout dernier tour ! Notre premier podium de la saison. Ou encore quand Alessandro a franchi en tête la ligne d’arrivée du Mans. J’avais l’impression d’être avec eux, comme si j’étais moi aussi à bord de la 499P. En endurance, chaque victoire est une victoire d’équipe. Et je ne parle pas seulement d’un des deux équipages, dans mon cas celui de la 499P numéro 51, mais de tout le groupe qui inclut nos camarades de la numéro 50, Antonio Fuoco, Miguel Molina et Nicklas Nielsen. Et aussi les responsables, les ingénieurs, sous la direction de Ferdinando Cannizzo (Responsable des Voitures de Course d’Endurance, NDLR), les techniciens, toutes les personnes engagées dans ce programme Hypercar. Nos coéquipiers de l’autre 499P se sont montrés exceptionnels jusqu’à présent et leur travail, depuis le premier jour des tests jusqu’à aujourd’hui, a été très précieux également pour le grand résultat que nous avons obtenu au Mans en tant qu’équipe Ferrari.
EO : Outre son importance médiatique, le circuit du Mans est-il si spécial pour un pilote ?
AG : Ah oui, oui, c’est un circuit super spécial, très long, difficile, qui vous donne des sensations très particulières. Déjà la première fois, avec la 488 GTE, c’était formidable, et c’est encore meilleur avec la puissance et l’aéro d’une hypercar ! J’ai grandi dans le culte du Cavallino, du petit cheval cabré. Mon espoir a toujours été de courir sur une Ferrari et de gagner une grande course pour Ferrari. Ce dimanche après-midi, Ferrari, Le Mans et moi… J’ai vraiment réalisé un rêve !
Ferrari et les 24 Heures du Mans, décidément une affaire très spéciale…
La participation d'Antonio Giovinazzi aux 24 Heures du Mans avec Ferrari marque un moment historique pour le pilote et l'équipe, célébrant à la fois l'héritage de la course et le centenaire de cet événement emblématique.
Avec des performances impressionnantes et un esprit d'équipe remarquable, cette 100ème course démontre une fois de plus que la passion et la détermination sont essentielles pour réussir dans le monde de la course automobile.